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IBL Seafood : une industrie cinquantenaire mais toujours jeune

C’est en 1972, que les premières boîtes de conserve de thon sortent des lignes de production de MTFCE, Mauritius Tuna Fishing and Canning Enterprise. Cette usine est le résultat d’un partenariat entre Blyth Brothers ltd, Kaigai Gyogyo Kabushiki Kaisha (KGKK) et Mitsubishi Shoki Kaisha. Au fil des années le partenariat entre Blyth Brothers (devenu par la suite IBL) et Mitsubishi va se renforcer, jusqu’à faire de Maurice un des dix plus importants exportateurs de thon au monde aujourd’hui.

Peu se souviennent encore que la première usine de thon se trouvait au Caudan, en face de l’actuelle station de métro. Cette histoire commence en 1963, lorsqu’une compagnie japonaise de pêche, Kaigai Gyogyo Kabushiki Kaisha, utilise Maurice comme port d’attache pour ses bateaux de pêche et choisit Blyth Brothers comme agent.

Les premiers thoniers senneurs de l’océan Indien battaient alors pavillon mauricien, avec le Clavis Maru, le Cirné et les deux Lady Sushil. Années fastes en termes de pêche car les principales flottes industrielles ne sont pas encore présentes dans l’océan Indien.

Au fil des années et d’une collaboration réussie, les échanges économiques se renforcent jusqu’à forger ce joint-venture avec IBL : MTFCE, la première conserverie mauricienne de thon. La chaîne de valeur thonière commence à se mettre en place car en plus des bateaux de pêche et la conserverie, une section y fait de la farine et de l’huile de poissons. Les dirigeants à la tête de MTFCE se succèdent jusqu’à l’arrivée d’une figure qui deviendra bien connue : Patrice d’Hotman de Villiers, qui devient par la suite le CEO d’IBL.

Les débuts du Seafood

Le Groupe IBL était traditionnellement dans le domaine maritime. Avec l’arrivée de Patrice d’Hotman de Villiers à sa tête, de nouveaux investissements constitueront la base de notre pôle Seafood actuel. Avec le COO d’IBL, François de Gersigny, Patrice va convaincre le conseil d’administration d’investir dans des sociétés qui vont accroître l’attractivité de Maurice et en faire un centre stratégique pour les industries de la mer. De ces nouveaux développements, c’est Froid des Mascareignes qui voit le jour en premier en 1997 à Port Louis. Les trois premières chambres froides deviennent opérationnelles et une jetée de 12 m permet de débarquer certains bateaux de pêche de faible tirant. Très vite, cette jetée deviendra un quai de 60 m de long.

Afin de séparer la production de farine de poisson des activités de la conserverie, IBL investit dans Fishmeal Producers Ltd, une usine à Riche Terre qui peut recycler les coproduits du thon pour en faire une farine très prisée par les fabricants d’aliments pour animaux. De son côté, Mitsubishi Corporation qui souhaite renforcer son positionnement dans l’industrie alimentaire internationale fait l’acquisition d’une société anglaise, Princes Ltd. En 1999, celle-ci rachète MTFCE – IBL y garde ses parts – et investit dans un nouveau site de production à Riche Terre. Juste avant, KGKK s’est retiré de la pêche et les senneurs mauriciens ont été vendus.

Presque dans le même temps, Patrice d’Hotman de Villiers et François de Gersigny cherchent un moyen pour attirer les bateaux de pêche qui ont besoin de faire des réparations après avoir débarqué leurs captures. Ils trouvent un partenariat avec le Chantier Piriou de Concarneau et le Chantier Naval de l’Océan Indien (CNOI) débute ses activités en 2001. Mais ceci est une autre histoire [lire together 2].

Une nouvelle usine de thon

Au début des années 2000, beaucoup de conserveries européennes délocalisent une partie de leur production à cause des coûts de la main d’œuvre. IBL y voit une opportunité et se lance dans la production de longes avec Thon des Mascareignes en 2005. Après un démarrage difficile, Patrice Robert est appelé à prendre la tête de cette usine en 2008. “Je travaillais pour DHL à Singapour quand Patrice d’Hotman de Villiers et François de Gersigny m’ont proposé de prendre la direction d’une usine de thon. J’avoue que j’ai hésité, se souvient Patrice Robert, aujourd’hui Group Head of Operations d’IBL. J’ai découvert un univers dont je ne soupçonnais pas la complexité. Nos plus proches compétiteurs se trouvaient aux Seychelles, mais les plus gros étaient en Équateur, à Bangkok ou dans le Pacifique. À la difficile tâche de faire tourner cette usine, s’est très vite ajoutée celle de maîtriser les subtilités des accords commerciaux internationaux et des questions de durabilité des stocks de thon.”

Toujours à la recherche de partenaires stratégiques, IBL rencontre l’armateur Echebastar, dont les thoniers senneurs opèrent dans l’océan Indien. Cet armateur espagnol souhaite, alors, investir dans des opérations de transformation à terre, auxquelles il pourrait vendre une partie de ses captures. Le partenariat est vite officialisé avec la création de Seafood Hub Ltd.

En 2008, IBL lance sa nouvelle usine de farine de poisson et d’huile de poisson à Riche Terre, Marine Biotechnology Products. De nouveaux équipements et une nouvelle méthode de transformation permettent très vite à l’équipe de faire une farine à une forte teneur en protéines, très prisée en Asie. Dans le même temps, une nouvelle usine voit le jour : celle de Cervonic qui se spécialise dans l’extraction à froid de l’huile à partir des têtes de thon.

La même année, Mer des Mascareignes (MDM) commence ses opérations. Cette nouvelle usine nait d’un partenariat entre IBL et le groupe réunionnais Sapmer qui investit, à cette époque, dans des thoniers senneurs surgélateurs pouvant congeler les thons à -40°C. En opérant la découpe du poisson sans le décongeler dans une atmosphère régulée ne dépassant pas les 8°C, MDM apporte une révolution dans le monde des thoniers senneurs.

En 2015, IBL et Princes décident de fusionner leurs deux usines de transformation afin d’accroître la compétitivité de l’industrie mauricienne. Dès lors, exploitation est sous la seule enseigne, Princes Tuna (Mauritius). Et notre industrie se propulse le Top 10 mondial des exportateurs de thon.

50 ans d’histoire

Il serait impossible d’écrire tous les détails et anecdotes qui ont jalonné les 50 années d’IBL Seafood et qui ont fait de l’industrie thonière mauricienne ce qu’elle est aujourd’hui. “Cette histoire est aussi celle des hommes et des femmes qui ont fait son succès, qui ont su naviguer dans des eaux mouvementées, explique Cougen Purseramen, COO d’IBL Seafood et président de la Sustainable Tuna Association. Les enjeux de durabilité sont une de nos préoccupations. Après 50 ans d’existence, nous avons l’intention d’être encore présents pour les décennies à venir. Le thon représente près de 25 % des exportations mauriciennes et nous avons un devoir de durabilité environnementale, économique et sociale envers tous ceux qui dépendent de nous.”

Le secteur thonier de Maurice en chiffres

Près de 25 % des exportations mauriciennes
6 000 emplois directs
16 000 tonnes de capacité de stockage en chambre froid
110 000 tonnes de thon transformées par an
14 000 tonnes annuelles de farine de poisson exportées
3 500 tonnes annuelles d’huile de poisson exportées

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