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Miwa Sugar à la conquête de l’Afrique

Stéphane Isautier, CEO de Miwa Sugar : “La création de Miwa Sugar nous donne les coudées franches pour investir dans de nouveaux projets en Afrique”

SCISSION n.f. : Division d’une société dont les actifs et les dettes sont répartis entre deux ou plusieurs sociétés préexistantes ou nouvelles.

En voilà un mot peu courant en affaires à l’heure où ce sont les ‘mergers and acquisitions’ qui ont la cote à Maurice comme ailleurs. Pourtant, c’est cette stratégie qu’a choisi d’adopter le conseil d’administration d’Alteo – compagnie dont IBL est actionnaire à hauteur de 27,64 % – en scindant ses opérations entre deux entités distinctes, l’une centrée sur Maurice et l’autre sur l’Afrique. Stéphane Isautier, CEO de l’entité regroupant les actifs africains, baptisée Miwa Sugar Limited, nous en dit plus.

Ça veut dire quoi “Miwa” ?

Le nom de cette nouvelle entreprise n’a pas été choisi par hasard puisque “Miwa” est un mot swahili qui signifie “tige de canne”. Notre nom indique donc simplement notre activité principale : Miwa Sugar = sucre de canne. La décision d’emprunter un mot au swahili n’est pas non plus anodine. Cette langue est très utilisée sur le continent africain, notamment en Tanzanie et au Kenya où nous sommes déjà présents. Il s’agit, ainsi, pour nous de souligner notre focus sur le continent et en particulier en Afrique de l’Est puisque nous souhaitons nous positionner comme un acteur sérieux et responsable du secteur cannier dans cette région. Notre logo et nos couleurs revendiquent aussi fièrement cette appartenance à l’Afrique.

Mais pourquoi miser sur un pure player cannier plutôt que de continuer le développement de ces activités au sein d’un groupe diversifié comme Alteo ?

Il est indéniable que la stratégie de développement adoptée par Alteo ces dernières années a porté ses fruits : TPC, notre sucrerie en Tanzanie [NDLR : lire together 1], est l’une des plus efficientes en Afrique, alors que Transmara, la sucrerie kenyane acquise par Alteo en 2015, a aujourd’hui renoué avec les profits après quelques années d’ajustement. Cela étant dit, la stratégie de croissance à Maurice n’est pas la même que celle des activités africaines et une scission était la meilleure solution pour se donner toutes les chances de réaliser le plein potentiel de chaque activité avec ses spécificités. Aujourd’hui, grâce à cette restructuration, les conseils d’administration et les équipes de direction des deux entités sont mieux en mesure de se concentrer sur leurs activités respectives : valorisation foncière pour Alteo, développement cannier pour Miwa Sugar.

Plus concrètement pour Miwa Sugar, la création d’une nouvelle entreprise centrée sur les activités africaines nous donne les coudées franches pour lever des fonds en vue d’investir dans de nouveaux projets. Miwa Sugar peut aussi attirer des investisseurs ayant un profil différent de ceux d’Alteo, notamment ceux avec un appétit pour un profil de risque un peu plus élevé, mais offrant en contrepartie un plus grand potentiel de croissance. Cela, car les opportunités de développement foisonnent sur le continent avec une population croissante dans de nombreux marchés déjà déficitaires en sucre. Miwa Sugar pourrait également investir dans un pays exportateur net qui fournirait ses voisins à travers des accords régionaux, comme l’Ouganda par exemple.

Les marchés cible sont donc uniquement en Afrique de l’Est ?

Il faut dire qu’aujourd’hui, nous sommes déjà présents en Afrique de l’Est, avec TPC en Tanzanie et Transmara au Kenya. Nous connaissons donc déjà cette région et il est plus aisé pour nous d’y identifier des opportunités, de la Tanzanie au Sud à l’Éthiopie au Nord et la République Démocratique du Congo à l’Ouest. Cela étant dit, nous ne fermons pas la porte à des opportunités dans d’autres pays déficitaires en Afrique. Nos équipes disposent de plusieurs décennies d’expertise acquise à Maurice, puis en Tanzanie et au Kenya, et nous sommes convaincus que nous pourrions exporter notre savoir-faire dans d’autres pays du continent.

Et Stéphane Isautier, il apporte quoi à Miwa Sugar ?

Bonne question ! Étant originaire de La Réunion, le sucre a toujours fait partie de ma vie ! Plus sérieusement, après mes études en agronomie et un bref passage chez Arthur Andersen à Paris, j’ai consacré les 20 dernières années au sucre en travaillant dans différents pays, notamment le Vietnam, la République Tchèque, le Mozambique, le Brésil, la France et, finalement, Maurice. Et, en tant que Responsable du développement du groupe Alteo depuis 2015, j’ai eu la chance de suivre de près le travail des équipes de TPC et de Transmara, ayant d’ailleurs participé au processus de recrutement de l’équipe dirigeante de cette dernière. J’ai également mené de nombreuses missions de prospection dans plusieurs pays d’Afrique ces dernières années, afin de mieux comprendre la région et d’identifier des opportunités d’investissement. Aujourd’hui, même si je suis ravi de mettre ces expériences au service de Miwa Sugar, je dois souligner que ce qui fait avant tout la force de cette entreprise ce sont ses équipes, compétentes et soudées, qui ont à cœur de porter haut les valeurs de notre groupe !

Miwa Sugar en quelques chiffres clés :

– 8 000 hectares sous culture de canne (en Tanzanie)
– 8 000 petits planteurs partenaires (au Kenya)
– 2 millions de tonnes de canne écrasées en 2022
– 206 000 tonnes de sucre produites en 2022
– 13.80 GWh d’électricité exportée au réseau national (en Tanzanie)

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